REPORTAGE – « Absorber l’horreur » de la mort pour rendre un corps serein et apaisé à la famille du défunt : c’est le quotidien de Léa, 38 ans, thanatopracteur en région parisienne. LeJDD.fr a passé une journée à ses côtés.
Dans la pièce carrelée de blanc, trois immenses frigos : sept places en chambre froide, dont deux pour les personnes corpulentes, et une case à température négative, qui contient des corps en « standby », soit parce qu’on n’en connait pas l’identité, soit parce qu’un contentieux – le plus souvent administratif – en bloque l’inhumation.
Elle débarque dans ce funérarium du Val d’Oise, pressée, nymphette au volant d’un énorme fourgon-corbillard noir qu’elle manoeuvre d’une main experte. Léa, 38 ans, est thanatopracteur. Cheveux très longs, très lisses, très noirs, les jambes fines plantées dans d’énormes bottes fourrées noires à petits noeuds. Les ongles manucurés, rose vif et doré, le sourcil dessiné, la bouche rose. On dirait une guerrière taille XS. Elle saute du véhicule, tirant deux énormes valises cuirassées qui contiennent tout son matériel – des kilomètres de coton, des bidons de fluides nettoyants, du maquillage pour toutes les couleurs de peau et une batterie de scalpels, pinces et ciseaux.