Pour une fois, c’est le théâtre et non la danse qui était l’invité d’Anjelin Preljocaj au Pavillon Noir à Aix-en-Provence. Le Chœur est le fruit du programme « Talents Adami Théâtre » qui invite chaque année un artiste, Fanny de Chaillé en l’occurrence, à produire un spectacle avec dix jeunes comédiens. Fanny de Chaillé, actuellement à la tête du Théâtre national Bordeaux Aquitaine, déclare vouloir pratiquer « un théâtre du corps [séparant] texte et mouvement pour mieux réagencer leur rencontre » : c’est un bon résumé de la pièce présentée à Aix et, sans doute, l’accent mis sur le corps dans ses spectacles n’est-il pas pour rien dans sa présence dans un lieu normalement dédié à la danse ?
Quoi qu’il en soit, la séparation texte/mouvement est sensible à la fois dans les figures mobiles (ou non comme lorsque les danseurs composent du mobilier, par exemple) et dans les prises de parole où ils se tiennent immobiles, groupés (« en chœur ») ou non. Autre principe qui a guidé la construction de la pièce et qui a dû s’imposer naturellement, compte tenu du contrat avec l’Adami, jouer à fond la logique du chœur en multipliant les morceaux en groupe et en faisant en sorte qu’aucun comédien ne se distingue trop par rapport aux autres.