— Par le Docteur E.Feldman —
Parler de la souffrance des soignants, c’est tout d’abord énumérer quelques évidences.
« Énumérer », c’est-à-dire additionner des raisons qui font de ce métier un métier à risques.
Première évidence : on ne côtoie pas la souffrance, la maladie et la mort d’autrui, à longueur de carrière, sans que cela produise des effets.
Deuxième évidence : cette souffrance de l’autre, dont le soignant est le témoin n’est pas sans écho dans l’histoire, passée, présente, et en tous cas à coup sûr future dudit soignant.
Pour ce qui est du passé, des études ont montré la fréquence de l’impact de l’histoire personnelle ou familiale du soignant : que répare-t-il à longueur de journée de la souffrance de l’autre certes, mais sans doute aussi d’une expérience douloureuse ancienne, personnelle ou affective ? Expérience de la maladie pour soi même ou pour un proche…