— Par Sibyle Veil, présidente-directrice générale de Radio France —
Face aux nouvelles plateformes d’écoutes, la puissance prescriptrice de Radio France n’est pas en reste. Avec ses 15 millions d’auditeurs par jour, le groupe public amplifie cette saison son implication auprès du secteur musical.
Tribune. Depuis ma nomination à la tête du premier groupe radiophonique du pays il y a un peu plus de deux ans, on me pose régulièrement la question de l’avenir de la radio. Sommes-nous encore en phase avec les pratiques du temps ? Les nouvelles plateformes d’écoutes vont-elles nous remplacer, purement et simplement ?
La musique nous donne une éclatante preuve du contraire. Avant l’été, une jeune artiste de la scène française – Cléa Vincent – déclarait dans Libération qu’«un seul passage sur France Inter rapporte autant qu’un million de clics sur Spotify en droits d’auteur». Plus récemment, la société d’artistes-interprètes Adami publiait une analyse comparative montrant que 14 passages à la radio produisaient pour un artiste l’équivalent du revenu qu’il pouvait toucher pour 1 million d’écoutes en streaming gratuit et 250 000 écoutes en streaming payant.