Severiano de Heredia, fils d’esclaves affranchis, fut nommé cette année-là président du Conseil municipal.
À l’occasion des 165 ans du décret de l’abolition de l’esclavage, le 27 avril 1848, Paris sait-il qu’il y a moins de cent cinquante ans son maire était noir? Le livre, Ce mulâtre que Paris fit maire et la République ministre*, du professeur émérite à l’université de Paris-VIII Paul Estrade, retrace le parcours de Severiano de Heredia, tombé aux oubliettes de la IIIe République française.
Franc-maçon, ce fils d’esclaves affranchis d’origine cubaine et cousin direct du poète José Maria de Heredia, représentait à l’époque la modernité et l’évolution de la pensée contemporaine. «Il marchait aux côtés des défenseurs de la presse libre et il soutenait l’effort de la révolution industrielle. Il partageait aussi les idées de Jules Ferry pour la laïcité dans la vie publique», rappelle Paul Estrade.
Severiano de Heredia avait réussi à séduire les politiques. Le 13 avril 1873, il est nommé au Conseil municipal des Ternes. Il est ensuite élu à la tête du Conseil de Paris en 1879, devenant ainsi l’équivalent du maire de l’époque.