— Par Roland Sabra —
Entre père-trop-peu et mère-trop un inventaire pour l’au-delà. À père défaillant, mère envahissante. L’ordre de cet énoncé ne vaut pas causalité univoque… «Seulaumonde» est né d’une rencontre entre l’auteur Damien Dutrait et le comédien, metteur en scène Nelson-Rafaell Madel. Une écriture issue de l’enfance de l’un dans laquelle l’autre se connaît. Au féminin elle s’appelle Izanami au Japon, Hel dans la mythologie nordique. Au masculin il se nomme Yama pour les hindouistes, Yanluowang en Chine bouddhiste, Mictlantecuhtli chez les Aztèques. Plus communément, plus prosaïquement on dira «La Faucheuse». Le souffle de sa lame a balayé «Seulaumonde» dans les turbulences d’un vol à trois sous de Paris à Barcelone. Il a eu peur. Il ne voulait pas mourir: il venait juste d’apprendre à nager! Il le dit à cet Autre aux trois visages le père, la mère et cet amour de derrière la porte. Il survivra à ce voyage. Mais la faucheuse est une conne, elle reviendra subrepticement, délestant la une des journaux d’un accident d’avion, pour une précoce rupture d’anévrisme. Plus conne tu meurs! «Seulaumonde» colle à son signifiant.