—Par Serge Pognon, président de la Banque alimentaire de la Martinique —
J’ai encore en mémoire la réussite presque insolente de ce Monsieur, fort élégant, quittant le matin sa maison au volant de sa belle et luxueuse voiture. De son épouse flamboyante et riante. De ses enfants dodus, repus et rayonnants de bonheur. Ils faisaient tous plaisir à voir, tant ils donnaient l’impression que le soleil se levait derrière leur immense villa et ne brillait que pour eux…
Et puis, ce fut l’éclipse sociale, la faillite de l’entreprise. Un ciel brusquement assombri. Un déluge de factures et autres traites impayées. Un fleuve d’huissiers arrivant par vague pour échouer violemment contre la porte. Derrière celle-ci se terrait cette famille, subitement dans la tempête, aussi triste que malheureuse. Un bonheur dispersé par une tornade économique. Une famille emportée par un torrent de dettes.