Madame la Ministre, chère Christiane,
Parlementaire en mission, à propos de l’article 349 du Traité de Lisbonne, il ne m’a pas été pas possible de participer en personne aux débats concernant le mariage pour tous. Les champs de bataille ne sont jamais consécutifs et, par ces temps de crise, il nous faut très souvent faire des choix qui permettent de démultiplier nos avancées sur de larges amplitudes et de manière simultanée.
Néanmoins, il me paraissait indispensable d’expliciter mon vote et cela pour deux raisons.
La première, c’est de vous rendre hommage. Hommage à votre courage, à votre hauteur de vue. La seconde, c’est de rappeler cette coïncidence qui me semble hautement symbolique : celle qui aura porté si brillamment le projet de loi concernant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, est aujourd’hui la même qui se retrouve à batailler, avec tout autant de force et d’intensité, pour une transformation de nos états de conscience.
Chère Christiane, j’ai le sentiment que c’est le même combat.
Nous avons en commun ce que Césaire appelait une pression historique. Nous qui avons vécu la négation de notre humanité durant les temps esclavagistes.