Serge Goudin-Thébia aimait répéter cet extrait d’un de ses poèmes. Et, oui, sa bouche, sa voix, ses mains, son corps, sa vie, Serge Goudin-Thébia les a donnés sans compter pour exprimer, dire, crier, chanter, tonner cet éternel enchantement de vivre, cette éternelle boulimie de lecture, cette passion du bleu, des pierres, des bois flottés, cette urgence de la création perpétuelle, cette indispensable « intranquilité ».
La vie et l’œuvre plastique et poétique de Serge Goudin-Thébia ne font qu’un, un élan vital. La voix forte qui résonne, la main qui trace les mots, vite, la main qui griffe, sculpte, déchire, relie, mais sait se faire patiente et douce quand les lézards, par dizaines, viennent y dévorer les miettes déposées à leur intention au creux de la paume.
Et même si la maladie, actuellement, ne lui permet plus de donner sa pleine mesure, la presqu’île de la Caravelle résonne encore des échos de la voix et des pas du poète, arpentant les rivages lors de ses inlassables errances géopoétiques.
Là où nous allons tous (extrait)
(à Léon-Gontran DAMAS)
(…)
Ils disent
que j’ai de la chance
de pouvoir acheter ou vendre
tout un tas de mensonges,
qu’en mettant dans le réservoir de ma voiture
des miles et des miles de litres d’essence
je pourrai oublier ce que je suis.