Étiquette : Serge Abatucci

« Moi, Kadhafi », de Véronique Kanor, m.e.s. d’Alain Timar

Mardi 28, mercredi 29 et jeudi 30 janvier à 19h30 au T.A.C. de FdF

La pièce
Paul, Antillais, a accepté d’incarner Kadhafi au théâtre.
Comédien sans grands succès, homme bridé mais révolté sur une terre qui, malgré son rattachement au grand ensemble français, présente encore toutes les caractéristiques d’une colonie, Paul voit dans ce rôle la possibilité de prendre une
revanche sur son destin. Dans son vide intérieur tapissé d’images de Kadhafi-le sauveur, résonnent des colères ancestrales. Mais, au fil des répétitions, Paul finit par s’identifier à son personnage jusqu’à se perdre lui-même…

La presse en parle :

L’Humanité par Rosa Moussaoui
« Tranchant, poétique, hétérodoxe, le texte de Véronique Kanor sans jamais sombrer dans la complaisance pour le dictateur assassiné, assume un regard non occidental qui fait résonner des colères ancestrales (…)
Le talentueux Serge Abatucci lui-même est intimement traversé par cette histoire : il en arpente toutes les émotions. »

Le J.D.D. par Alex Campion
« Le spectateur retient son souffle hypnotisé par cette danse macabre qui est aussi la nôtre, observateurs impuissants des guerres, des injustices, de la responsabilité de puissants dont on ne sait jamais tout.

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« Le Songe d’une autre nuit », un théâtre multiculturel

Par Selim Lander

songe_d_une_autre_nuitAdapté du Songe d’une nuit d’été, sans doute la pièce la plus souvent jouée de Shakespeare, ce Songe-là, qui nous vient de Guyane dans une mise en scène de Jacques Martial, a la particularité de confier la partie du peuple de la nuit à des élèves comédiens d’une école de Saint-Laurent-du-Maroni qui s’expriment en saramaka surtitré en français. Les nobles Athéniens et  Bottom (Pyrame) sont joués par des élèves ou anciens élèves de l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT, Lyon). On voit tout de suite l’intérêt qu’aurait pu présenter un tel choix dramaturgique : poser d’emblée l’irréductible étrangeté du peuple de la nuit par rapport aux Athéniens. Malheureusement le message est brouillé dans la mesure où les mêmes Guyanais mobilisés pour jouer les elfes interprètent, avec le renfort de leur camarade de l’ENSATT, le petit peuple d’Athènes qui donnera la tragédie de Pyrame le jour du mariage des deux couples aristocratiques (Hermia et Lysandre, Helena et Demetrius)⋅Certes, ils s’expriment alors en français mais le spectacle ne perd pas moins de sa magie⋅

Un grand tronc posé sur le plateau nu est le seul élément fixe du décor⋅ Quelques accessoires portant la marque de l’artisanat guyanais (le lit de Titania, la reine des elfes, en pandanus tressé, des tabourets, un mur de branchage pour la tragédie) et les fleurs qui recèlent les charmes d’Obéron complètent le dispositif.

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