Les 9, 10 et 11 mai à 19h 30 au T.A.C.
— Par Christian Antourel —
Si Harold Pinter est l’un des auteurs contemporains les plus joués dans le monde, c’est d’abord parce qu’il s’est toujours engagé contre toute forme de tyrannie et d’oppression et à toujours pris parti pour la défense de la liberté. Mais c’est aussi pour la finesse du regard qu’il porte sur les difficultés des rapports humains. A travers ces courtes pièces et des textes Pinteriens qui ne livrent jamais directement leurs intentions, le spectateur plonge au milieu de tranches de vie où s’enchainent et se déchainent des portraits corrosifs et sans concession du monde du travail, du couple, de l’amitié et du pouvoir . Un mélange savoureux de styles et de couleurs pour rire, s’émouvoir et s’interroger sur le devenir de notre société, voilà la caractéristique essentielle de son œuvre qualifiée de « théâtre de la menace. » L’incursion d’une agressivité latente dans la banalité du quotidien, traduite par des dialogues anodins qui l’apparentent au théâtre de l’absurde, crée une tension déstabilisante. Tout est drôle, le plus grand sérieux est drôle ; la tragédie même est drôle.