— Par Selim Lander —
Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).
Yves Klein Intime à l’Hôtel de Caumont
Yves Klein représente un cas tout à fait à part dans l’histoire de l’art du siècle dernier. Pour la brièveté de sa carrière, de 1954 à 1962, année de sa mort brutale à trente-quatre ans et pour la manière unique dont il a mis en scène sa pratique artistique. Aussi est-ce une très bonne idée que de mêler dans une exposition la présentation de l’œuvre à celle de la vie de l’artiste.
Klein est connu pour ses fameux monochromes peint dans le bleu « IKB » (International Klein Blue) préparé suivant ses instructions, des monochromes déclinés sous diverses formes, des toiles de format plus ou moins imposant et d’autres supports plus inattendus comme des éponges.