— Par Selim Lander —
Trois œuvres écrites pour le théâtre, par des auteurs dont il n’est pas nécessaire de vanter les mérites comme Corneille et Tchekhov, et celle d’une jeune auteure contemporaine, Aïda Asgharzadeh, qui s’est déjà fait remarquer pour sa pièce Les Vibrants.[i]
L’Illusion comique
Corneille écrivit cette pièce en 1635, un an avant le Cid. Il n’écrira plus ensuite que des tragédies (à l’exception du Menteur qui date de 1643). Cette tragi-comédie en cinq actes peut être considérée comme le type même de la pièce « baroque » à la française, avec en particulier un personnage, Matamore, directement inspiré de la Comedia dell’arte.

Une pièce de Thomas Bernhard mise en scène par le prestigieux Krystian Lupa, on pouvait imaginer une moins bonne façon de clôturer le IN (qui a fermé ses portes le 24 juillet). Un vieux professeur de mathématiques, juif autrichien, s’est exilé en Angleterre pendant la Deuxième guerre mondiale ; de retour à Vienne après la guerre, il a constaté que rien n’avait changé, que les anciens nazis étaient toujours là sous l’étiquette de catholique ou de nationaliste ; il a, ce qui n’arrange rien, pris un appartement en plein centre, place des Héros, l’endroit même où les Autrichiens ont acclamé Hitler lors de son entrée dans la ville, en 1938. Ecœuré par l’atmosphère délétère qui règne en Autriche, il s’est résolu à regagner Oxford. Les malles sont déjà bouclées lorsqu’il se suicide. La pièce commence le jour de son enterrement.





















