— par Selim Lander —
Ma voix ténue de femme
en oriflamme
tremble de si peu de lumière.
Widad Amra est professeur de lettres au couvent de Cluny. Elle y préside aux destinées des classes à option théâtre dont on a pu admirer quelques remarquables productions lors des dernières rencontres académiques, au mois de juin dernier. Elle est aussi poète et présentait son dernier opus, Salam Shalom (L’Harmattan, 2008) à la Bibliothèque Schoelcher, le vendredi 14 novembre 2008. Alors que tant de poètes ne parviennent pas à communiquer oralement leurs œuvres, Widad Amra sait dire la poésie comme une comédienne confirmée, ce qui ne l’a pas empêché de donner de son texte une lecture pleine d’émotion et de sincérité.
Elle pratique une poésie sans contrainte de mètre ou de rime, une absence de règle qui se révèle trop souvent pleine de risque, comme le démontent tant de textes contemporains qui n’ont d’autre mérite que la bonne volonté (ou la naïveté) de leurs auteurs. Ce n’est nullement le cas ici, même si l’on doit admettre avec humilité que la poésie contemporaine présente tout autant de risque pour le critique que pour l’auteur.