— Par Le NouvelObs —
Sur la première planche, une tour filiforme s’élance à l’assaut d’un ciel jaune. Sur la deuxième, deux silhouettes se tiennent sur l’étroit sommet. L’homme tient un sabre, la femme, une dague. Ils plongent dans le vide. En même temps qu’ils tombent, ils se déshabillent, s’enlacent.
Elle : « J’ai deux, trois scénarios sur lesquels je jouis en ce moment.»
Lui : « Tu peux me raconter ou c’est trop perso?»
Elle : « Je te raconterai, mais pas aujourd’hui.»
Ils plantent leurs armes dans la paroi, y tracent deux sillons qui ondulent comme les vagues de la jouissance. La chute ralentit.
Lui : « Tu es sublime.»
L’extase s’achève en page 10 : sur un canapé, «jh. sympa», jeune trentenaire, se masturbe en skypant avec «sarah.chaude» via un site de rencontres. Une ouverture somptueuse où le dessin futuriste de Ruppert & Mulot raconte la sexualité au temps du numérique…
Ce sont les corps qui parlent
Au fond d’une impasse arborée dans le 10e arrondissement de Paris, Florent Ruppert et Jérôme Mulot reçoivent autour d’une table de jardin un peu branlante.