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Nouvelle crise de la vie chère en Martinique : faut-il que tout change pour que rien ne change ?

— Par Jean-Michel Salmon, Maître de conférences en économie, Faculté de Droit et d’Economie de la Martinique, expert des petites économies insulaires.—

La vie est chère à la Martinique ; très chère, trop chère. Savez-vous pourquoi ?

C’est parce que nous sommes obligés, je dis bien obligés de n’acheter que les marchOKandises européennes qui sont déjà chères, par elles-mêmes et qui deviennent encore plus chères du fait que, pour arriver jusqu’à nous, elles sont obligées de franchir 7000 km de mer en payant le frêt le plus cher du monde.
Ne croyez-vous donc pas que ce serait une bonne chose que les martiniquais aient le droit de commercer librement avec leurs voisins immédiats. L’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles-Guyane. Est-ce qu’ils ne devraient pas par exemple, avoir le droit d’acheter à côté pour 9 F ce qu’à l’heure actuelle ils sont obligés d’acheter en Franc 18 F ou 20 F ? Et bien ça, ça s’appelle LA LIBERTE COMMERCIALE.

Aimé Césaire, 24 février 1978, Discours des Trois Voies ou des Cinq Libertés

La nouvelle crise de la vie chère en Martinique a atteint un paroxysme de violence.

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Affrontements en Martinique : Rodrigue Petitot et onze policiers blessés lors des manifestations contre la vie chère

Deux militants placés en garde à vue

Lundi 7 octobre, la Martinique a été secouée par de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des militants mobilisés contre la vie chère. Au cœur de cette agitation, le giratoire de Mahault, situé au Lamentin, s’est transformé en véritable champ de bataille. Onze policiers ont été blessés, tandis que Rodrigue Petitot, figure emblématique du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été lui aussi blessé, à la main et à la jambe, lors des altercations.

Tout a débuté lorsque les forces de l’ordre ont tenté de dégager un barrage routier installé par des manifestants, composé de poids lourds, de véhicules hors d’usage et de matériel de chantier. Après les sommations habituelles, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de pierres et de bouteilles, auxquels les policiers ont répondu par la force. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule, ce qui a conduit à l’interpellation de cinq individus.

De son côté, le RPPRAC a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une « répression policière ».

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