— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —
« En Haïti, la corruption généralisée au Fonds national de l’éducation met encore en péril la scolarisation de 3 millions d’écoliers »
Professeure de créole et de littérature dans un lycée de Port-au-Prince, Marlène P-L. ne décolère pas. Depuis plusieurs mois elle ne perçoit plus le maigre salaire que le ministère de l’Éducation nationale verse de manière erratique aux 17 000 enseignants du secteur public détenteurs d’une lettre de nomination (de sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national). Le salaire brut versé aux enseignants du secteur public s’élève à 23 000 Gourdes par mois ; après prélèvement des taxes il est de l’ordre de 18 000 Gourdes… Dans le but de dénoncer à visière levée la précarité de leur situation professionnelle et financière, les enseignants du secteur public ont entrepris récemment à l’échelle nationale une courte grève pour réclamer une fois de plus le paiement des arriérés de salaire et exiger une significative augmentation de leur rémunération –« fòk Leta ayisyen respekte diyite ak konpetans pwofesè yo » a vivement exposé Marlène P-L.