— Par Roland Tell —
Existe-t-il un système politique martiniquais ? Certes non, puisque celui-ci prend place dans un ensemble français et européen, qui le déborde, de toutes parts, par des traits spécifiques, depuis l’héritage post-esclavagiste. Aujourd’hui, en dépit de la décentralisation, affichée en Collectivité Territoriale, il y a persistance du centralisme rationaliste, et même du centralisme politique, qui se manifestent, l’un et l’autre, par le rejet des autres forces idéologiques, pouvant prétendre à une organisation à base étatique, par l’autonomie, ou par l’indépendance.
La hiérarchie politique unique, par exemple du préfet de région, apparaît toujours comme une protection pour les citoyens martiniquais, et comme la garantie du maintien des normes communes, s’agissant des institutions. Donc, la hiérarchie d’Etat semble écarter, à coup sûr, les aventures de non-dépendance ! C’est ainsi que les structures de participation interne, telle que la CTM, en son fonctionnement ordinaire, apparaissent aujourd’hui comme des régressions, par rapport à la décentralisation, dont on fait naïvement étalage.
En effet, le pluralisme idéologique et doctrinal du « Tout Etat » continue de se manifester (cf. les grêves récentes dans le transport ), même chez les indépendantistes, pour tous problèmes administratifs, paraissant insolubles à nos gouvernants locaux.