— Par Richard-Viktor Sainsily Cayol, Artiste visual multimedia —
Au vu du nombre d’événements artistiques organisés au cours de l’année 2022 sur notre territoire, nous pourrions croire que la Guadeloupe est un pays souverain, structuré avec une politique culturelle cohérente, une stratégie et une méthode clairement définie. Il n’en est rien.
Au lendemain de la sortie de la crise sanitaire, les manifestations artistiques se sont multipliées à grande vitesse dans le monde mais aussi en Guadeloupe, faisant de notre territoire une des îles les plus prolifiques de la Caraïbe en matière d’expression et de révélation de talents artistiques. Ce sont pour la plupart des événements d’initiatives privées, parfois innovantes, accompagnées de résultats heureux et bien accueillis. Notamment en ce qui concerne les actions audacieuses, risquées, subversives, rebelles. Avec ces initiatives, il y a eu aussi en cette année 2022 – comme partout ailleurs – une émergence protéiforme de « bienfaiteurs de l’art » qui ont vu dans ce foisonnement, une aubaine, des ressources nouvelles à exploiter, une manne à capter. Une production artistique confisquée par un milieu où la connaissance véritable des arts n’a pas élu domicile.