Environnement Vertical, Habiter la frontière, Lespri Kò
— par Janine Bailly —
Si l’on peut regretter que n’ait pas lieu cette année la traditionnelle journée offerte dans le parc de La Pagerie aux Trois-Îlets, il faut cependant remercier pour l’aménagement de l’esplanade de Tropiques-Atrium en espace à danser. Un espace ouvert qui en fin de journée se gorge de spectateurs tant assis sur les gradins que debout tout autour de la place, avides de découvrir les belles propositions inscrites au programme de la Biennale 2018. Les représentations des Mystères, ancêtres en quelque sorte d’un pan de notre théâtre occidental, n’avaient-elles pas lieu au Moyen-Âge sur le parvis de nos églises ?
Ce jeudi soir-là, ce fut en ouverture Environnement Vertical, de la Compagnie Retouramont. La nuit enfin tombée, on put voir d’étranges libellules vertes et bleues évoluer sur la façade ocre du bâtiment, complétée pour cette occasion par des panneaux provisoires offrant aux danseuses une plus grande surface d’évolution. Bientôt, la grâce et la légèreté des deux corps suspendus, insoucieux du vide enténébré qui menace, font oublier le harnais qui leur permet ces évolutions dans les airs.