Dajabón (République dominicaine) – Pantalons retroussés aux genoux, chaussures en main, des Haïtiens traversent la rivière Dajabon qui sépare leur pays de la République dominicaine : chaque jour, ils sont des centaines à franchir ainsi la frontière pour aller travailler et échapper aux formalités administratives souvent synonymes de pots-de-vin.
Commerçants, ouvriers agricoles ou dans la construction, employés de maison se rendent chaque matin chez le voisin insulaire plus riche et rentrent chez eux le soir, va-et-vient quotidien sur cette frontière poreuse de 380 km que le gouvernement dominicain veut désormais renforcer par un mur.
« D’ici à deux ans nous voulons mettre un terme aux graves problèmes d’immigration illégale, de trafic de drogue et de transit de véhicules volés que nous connaissons depuis des années« , a déclaré fin février le président dominicain Luis Abinader.
Quatre points de passage officiels séparent Haïti (11 millions d’habitants) et la République dominicaine (10,5 millions) occupant respectivement l’ouest et l’est de l’île d’Hispaniola. La plupart des Haïtiens n’ont pas de papiers d’identité et seule une minorité obtient un visa qui permet de voyager en bus entre les deux pays.