par Patrick Chamoiseau
En matière de crime d’État,
la repentance est une élégance de l’âme,
une force de l’esprit qui englobe dans un même élan tous les états de la conscience.
Si la repentance affaiblit ceux qui la réclament (on doit se tenir très au-dessus des bourreaux),
elle grandit sans partage ceux qui peuvent la prononcer sans se sentir rabaissés ou honteux.
La repentance peut s’entendre car elle résonne toujours en pleine humanité,
et active ainsi pour tous une éthique renouvelée.
Ceux qui associent l’expression d’une repentance à de tels sentiments (honte, faiblesse ou tremblements)
sont encore victimes de l’orgueil colonial,
ou pataugent bien en-dessous des puissances et des sérénités de la haute conscience.
Face aux crimes commis en Algérie,
M. François Hollande a tort de croire qu’il y a dans la proclamation de la non-repentance une quelconque vertu.
Juste l’ombre portée (sinistre) de M. Sarkozy.
Patrick CHAMOISEAU