Étiquette : Renel Exentus

Causerie-Spectacle sur l’Art du Tambour haïtien et hommage au percussionniste Georges Rodriguez

Par Renel Exentus —

A l’occasion de la 23ème édition du mois du créole, la SRDMH et KEPKAA ont organisé le 12 octobre 2024 une causerie-spectacle sur l’Art du tambour haïtien à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal, à Montréal1. Dans une salle comble, l’événement a commencé à 7h30 dans un décor simple et convivial. Le jeu des lumières a permis de mettre en évidence le contraste de la trame discursive du musicologue Claude Dauphin, la performance musicale des percussionnistes du groupe Rara Solèy de Ronald Nazaire et de la prestation dansée de la chorégraphe Shérane Figaro2.

L’évènement se composait de deux parties. Animée par Claude Dauphin, la première partie portait sur l’organologie du vodou haïtien. Par souci pédagogique, le conférencier a commencé à définir l’« organologie » comme étant la partie de la musicologie qui étudie « la constitution des instruments de musique, leurs techniques de production de sons, leurs principes acoustiques et leur environnement culturel ». Dans ce contexte, il mettait l’accent sur le patrimoine musicologique de la culture populaire haïtienne.

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Concert-hommage aux femmes dans l’histoire et dans la création musicale

— Par Renel Exentus —

Le samedi 23 mars 2024, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH), en collaboration avec le Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), a organisé un concert qui marqua une fois de plus la scène musicale musicale montréalaise. Malgré le froid, le public était au rendez-vous à la Salle de concert du Conservatoire où l’événement a eu lieu. Loin d’être une simple activité récréative, le concert s’inscrivait dans le cadre de la Semaine d’action contre le racisme et pour l’égalité des chances (SACR).

Rappelant que cette 25e édition de la SACR se tient en territoire autochtone non cédé, les présentatrices ont souligné la principale thématique du concert : le rôle des femmes dans l’histoire et dans la création musicale. À cet effet, le programme regroupait d’illustres compositeurs et compositrices d’Haïti, d’Argentine et de France. Le récital débutait avec la pétillante pièce Nostalgia de la renommée chanteuse haïtienne Martha Jean-Claude1 adaptée pour flûte et piano par Victor Mirabal. Édith Bouyer et Julien Leblanc ont interprété la pièce avec une virtuosité qui captiva l’auditoire dès les premières notes2.

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« 1791-Haïti, ébranlement de l’esclavage transatlantique »

Montréal : Deuxième journée du Festival du Souvenir de l’organisme ICI1

— Par Renel Exentus —

Introduite par le chanteur-guitariste Jean-Jean Roosevelt, la deuxième journée du Festival du Souvenir (le dimanche 20 août 2023) a été marquée par un conférence-débat sur le thème : « 1791-Haïti, ébranlement de l’esclavage transatlantique » dans la salle de lecture de Café Da. Après avoir interprété une chanson en hommage aux héros de l’indépendance aux rythmes Nago et Yanvalou, Jean-Jean Roosevelt laisse la place à la conférence-débat.

Crédit Photo : Thurlie Clairvil

Les trois intervenants ont consécutivement abordé dans une perspective spécifique la révolution haïtienne. Toutefois ils s’entendent tous à articuler les événements du passé aux péripéties du présent pour souligner à la fois la singularité, la signification et l’influence de la révolution haïtienne sur l’histoire mondiale. C’est le cas du doctorant Kesler Bien-Aimé qui a mis l’accent sur l’universalité du projet de la révolution haïtienne. Pour lui, le désir d’émancipation que charrient les révolutionnaires de St-Domingue demeure une source d’inspiration pour les différents mouvements de luttes du XX ème et du 21ème siècles.

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Première mise en scène de l’album « Mon Général Soleil » de Kebert Bastien

— Par Renel Exentus —

Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, laquelle vient de célébrer son cinquantième anniversaire de naissance, est un véritable lieu de créations artistiques à Montréal. Dans cet espace, plusieurs artistes conçoivent et présentent leurs œuvres dont la plupart sont de grande valeur. Après la performance, au début de l’année, des artistes en résidence Cindy Belotte et Mithra Rabel en danse, Alix Noel Gerry (Ali-X) en musique1, la soirée du 22 juillet 2023 a été l’occasion pour le talentueux musicien Kebert Bastien (Keb) de se produire. Après avoir été le coup de cœur du jury-musique l’année dernière, Keb a présenté au public montréalais la première mise en scène de son dernier album « Mon General Soleil, Mon Kammoken». Comme dans le cas de la pièce de Jesika de Faubert Bolivar et de l’Opéra de David Bontemps2, le public a accueilli avec enthousiasme la première adaptation au théâtre de l’album de Kebert Bastien.

Keb n’est pas à ses débuts en musique puisqu’il a déjà à son actif cinq (5) album en moins neuf (9) ans3.

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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« Murs des Martyrs » : pour déchirer le voile du silence

Une exposition de photos en hommage aux personnes assassinées en Haïti

— Par Renel Exentus —

En partenariat avec le centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF), la coalition haïtienne contre la dictature en Haïti (CHCDH) a organisé une exposition de photos en hommage à plusieurs milliers de personnes violemment assassinées depuis le mois de novembre 2018 en Haïti. L’exposition a eu lieu dans la grande salle de CEAF le jeudi 25 mai 2023 entre 17h et 19h située au 2422 Boulevard Maisonneuve à Montréal. Ayant pour titre « Murs des Martyrs », l’exposition consiste essentiellement à revêtir les murs de la salle de plusieurs dizaines de photos de personnes assassinées, de croix portant le nom des victimes et de textes poétiques adaptés à la circonstance. Fixées dans un encadrement noir, les photos sont toutes en noir et blanc.

Photo : Une vue de la salle de l’exposition. Crédit photo :Renel Exentus

Chaque regroupement de photos est séparé par une gerbe de fleurs mauves sur fond noir. Le choix des couleurs ne relève pas du hasard. Au contraire, il témoigne de l’ambiance de recueillement et de deuil qui constituent la thématique centrale de l’événement.

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« Nan yon bat je » : traduction réussie de l’ « Espace d’un cillement » de J.S.Alexis en créole

— Par Renel Exentus, doctorant en études urbaines à l’INRS —

Le 25 mars 2023, deuxième journée du festival afro-urbain à la Maison d’Haïti à Montréal, a été marqué en soirée par la prestation des artistes de grands calibres, dont Wesli et Sherlee Skay. Leur production a mis en évidence un répertoire de rythmes et de mélodies éclectiques où des tonalités vodou sont agencées à celles du jazz, soul, hip-hop et afrobeat. Cette symphonie musicale a été introduite par un autre événement majeur. Il s’agit de la première vente signature de la traduction en créole du célèbre roman de Jacques Stephen Alexis : « L’espace d’un cillement ». Sous le titre de « Nan yon bat je », l’ouvrage est traduit par la linguiste et didacticienne Edenne Roc. Il ne s’agit pas d’un coup d’essai puisque cinq ans auparavant, elle a rendu Compère Général Soleil disponible en créole haïtien. Après avoir donné un second souffle au premier roman de J.S. Alexis, « Nan yon bat je » confirme une fois de plus son professionnalisme dans le domaine de la traduction.

Paru sur un fond d’azur, la couverture de l’ouvrage est illustrée par une peinture de Gladys Saint-Victor qui met en symbiose l’énergie féminine avec les forces de la nature.

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Grand concert de musique classique pour lutter contre le racisme

— Par Renel Exentus, doctorant en études urbaines à l’INRS —

Dans le cadre de la semaine d’action contre le racisme et pour l’égalité des chances, la musique a été une fois de plus au rendez-vous pour marquer l’importance de construire une société plus juste et plus égalitaire. En partenariat avec le CIDIHCA, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH) a organisé le samedi 25 mars 2023 un grand concert avec le Quatuor Crossing Borders Music de Chicago. En dépit des contraintes météorologiques, le public était au rendez-vous de 7h30 à 22h00 dans la Salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal où les instruments à cordes du Quatuor dirigé par Tom Clowes ont créé une ambiance sublime.

Comme dans ses concerts précédents, la SRDMH présentait un programme recherché réparti entre compositeurs haïtiens et cubains. Composé de deux parties, le concert s’articulait autour de plusieurs thématiques dont l’anticolonialisme, l’égalité hommes-femmes, l’antiracisme, etc. La cité, œuvre de la compositrice haïtienne Sabrina Jean-Louis, ouvrait le concert. Sous l’impulsion des archets des talentueux musiciens du Quatuor Crossing Borders Music, cette pièce révélait une heureuse harmonie de rythmes et de mélodies inspirés du patrimoine culturel haïtien, où la beauté et l’élégance se côtoient.

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Opéra : « La Flambeau » de David Bontemps

— Par Renel Exentus, doctorant en études urbaines —

L’opéra La Flambeau de David Bontemps a été présenté le 7 février 2023 en première mondiale à Montréal, à la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau de l’UQAM. La trame musicale a été exécutée par l’Orchestre Classique de Montréal sous la direction du chef invité Alain Trudel. Avec l’opéra La Flambeau, le talentueux compositeur David Bontemps a écrit à l’encre d’or une nouvelle page dans l’histoire musicale haïtienne. Cet opéra haïtien, le quatrième composé jusqu’à maintenant, est inspiré de la pièce théâtrale du poète et dramaturge Faubert Bolivar.

L’opéra n’est pas un genre très développé dans le répertoire musical haïtien. Pendant le 20ème siècle, Werner Jaegerhuber a laissé deux opéras : Naïssa et Gouverneurs de la rosée inspiré du roman de Jacques Roumain. Après Maryaj Lenglensou de Ipharès Blain en 2006, La Flambeau est, sans doute, le deuxième opéra haïtien de ce premier quart du 21ème.

Étant un opéra de chambre, le drame se déroule dans l’intimité d’une famille. Avec quatre personnages, il se joue dans l’ensemble en sept tableaux.

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Pour comprendre la crise sociopolitique haïtienne(1)

 — Par Renel Exentus2

Introduction

La décennie  010-2021 a été riche en événements marquants pour la société haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010, avec son cortège de victimes, fut l’événement le plus visible et le plus médiatisé3. Il s’en est suivi une forte mobilisation internationale en soutien aux victimes. Cette décennie ne fut pas seulement marquée par une catastrophe humanitaire. Elle fut aussi l’occasion d’un nouvel ajustement de l’ordre néocolonial de l’État haïtien4. Ce nouvel ajustement se caractérise par une plus grande mainmise des puissances impérialistes dans la gestion du pays, au point que les termes de « domination » et de « dépendance » ne suffisent peut-être plus à expliquer la situation de la deuxième république du Nouveau Monde.

Traditionnellement, la catégorie de « pays dominé » renvoie à un pays dans lequel la bourgeoisie et l’État sont en grande partie subordonnés aux intérêts des puissances impérialistes. Les pays qui se trouvent dans cette situation de vassalisation sont nombreux et diversifiés. Toutefois, plusieurs d’entre eux ont un certain niveau d’autonomie institutionnelle et de développement des forces productives relativement autocentrées.

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