Par Michel Herland – Les hasards du courrier font atterrir dans notre boite aux lettres deux ouvrages composites, atypiques en tout cas, arborant respectivement sur leurs couvertures les noms de René Maran (1887-1960) et de Frantz Fanon (1925-1961). Deux Antillais, ressortissants de ce qui était encore à l’heure de leur naissance l’Empire français, attirés par la mère Afrique où ils trouvèrent chacun un destin contrasté : les désillusions du colonialisme pour le premier et les illusions de la Révolution pour le second.
René Hénane fut médecin avant d’être césairologue. C’est à ce titre, sans doute, qu’il a voulu sortir de l’oubli un curieux ouvrage de Maran intitulé Asepsie noire ! (1). Le prix Goncourt attribué à Maran pour son roman Batouala (1921) ne lui apporta pas toutes les satisfactions qui vont de pair, ordinairement, avec cette récompense.