Étiquette : René Girard

Pour une approche girardienne de l’homo œconomicus

— André Orléan —

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Parmi les nombreux travaux qu’a suscités la réflexion girardienne, La violence de la monnaie1 occupe une place à part par le choix d’un domaine d’investigation, l’économie monétaire et financière, très éloigné des terrains privilégiés par René Girard pour construire sa pensée : l’anthropologie, l’analyse des religions ou les études littéraires. Cette étrangeté a d’abord été ressentie par les économistes eux-mêmes lorsqu’ils se sont trouvés confrontés à une approche élaborée hors des traditions de leur discipline. Ce sentiment a été encore avivé par le fait que le projet de La violence de la monnaie allait bien au-delà d’une critique locale de la théorie économique pour ambitionner rien de moins que sa radicale refondation sur la base des concepts girardiens. Cela n’a pas manqué de susciter, chez certains, un rejet à la mesure de l’ambition affichée : « Mais en quoi les analyses littéraires ou anthropologiques de René Girard concernent-elles les faits financiers ou monétaires ? » Il s’agit bien là de la question fondamentale.

Pour y répondre, commençons par souligner un point essentiel : il n’est pas de théorie économique sans hypothèses sur la nature humaine.

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Mort de René Girard, théoricien du « désir mimétique »

rene_girardLe philosophe et académicien français René Girard, éminent théoricien surnommé « le nouveau Darwin des sciences humaines », est décédé mercredi à l’âge de 91 ans aux Etats-Unis, a annoncé l’université de Stanford où il a longtemps enseigné.

« Le professeur français renommé de Stanford, l’un des 40 immortels de la prestigieuse Académie française, est décédé à son domicile de Stanford mercredi des suites d’une longue maladie », a indiqué l’université californienne dans un communiqué.

Largement traduite, souvent admirée hors de son pays, comme aux Etats-Unis ou en Italie, l’oeuvre de René Girard reste assez mal connue du grand public en France. « Pour un intellectuel qui a longtemps été considéré comme un auteur à contre-courant et atypique, l’élection à l’Académie est une forme de reconnaissance », déclarait-il au quotidien La Croix le 15 décembre 2005, jour de sa réception à l’Académie française.

« Je peux dire sans exagération que, pendant un demi-siècle, la seule institution française qui m’ait persuadé que je n’étais pas oublié en France, dans mon propre pays, en tant que chercheur et en tant que penseur, c’est l’Académie française », avait-il expliqué ce jour-là dans son discours devant les Immortels.

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Pour faire de l’Un, il faut de l’autre

— par Roland Sabra —

« la prescription première du politique doit être la reconnaissance du particulier de l’altérité comme moment de l’universel de la citoyenneté. »

François Wahl

La Martinique importerait elle outre des marchandises, des conflits européens? Comment se fait-il que le conflit du Proche-Orient structure aujourd’hui la vie politique non seulement en France mais aussi en Martinique? L’émotion soulevée par la guerre du Liban en juillet 2006 débordait largement le cadre habituel de la sphère politique dans laquelle se déploient les protestations convenues de l’Association France-Palestine. N’a-ton pas vu des lycéennes que rien ne prédisposait à l’action militante s’émouvoir au point de demander dans leur établissement l’organisation de débats sur le conflit?

La réponse la plus communément acceptée est celle de la montée du communautarisme comme l’analyse avec brio Michel Feher dans un article de l’ouvrage passionnant écrit sous la direction de Didier et Eric Fassin, publié à la Découverte et qui s’intitule : « De la question sociale à la question raciale ».

Dans un monde marqué par la mondialisation et le risque d’uniformisation des modes de vie qui l’accompagne, on assisterait à un repli identitaire sur des communautés de proximité seuls vecteurs d’une construction identitaire autonome.

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