— Par Émilien Urbach —
Il en a accumulé plus de 3 000 : le sociologue Renaud Epstein partage chaque jour sur Twitter des cartes postales racontant 30 années de construction des grands ensembles. Cette série, témoin de « l’époque “héroïque” d’un État aménageur », fait l’objet d’un ouvrage illustré. Quelle histoire nous racontent ces images des ZUP ? ENTRETIEN
En plus d’être un bel objet, le livre de Renaud Epstein, aux éditions le Nouvel Attila, nous rappelle le projet émancipateur que fut, durant les Trente Glorieuses, la construction de ces cités aujourd’hui stigmatisées. L’auteur a sélectionné 64 cartes postales parmi les 3 000 accumulées tout au long de trente années d’études. Par la mise en valeur de quelques versos de celles-ci, il donne aussi un aperçu du vécu, au cours des sept dernières décennies, des habitants de ces quartiers.
Comment en êtes-vous arrivé à accumuler toutes ces cartes postales ?
RENAUD EPSTEIN
Sociologue
Tout commence en 1994. À l’époque, je préparais un mémoire de DEA de sociologie sur une opération de développement social dans la ZUP des Trois-Ponts, à Roubaix.