— Par Selim Lander —
Les expositions du PABE (Plastik Art Band Experimental, association de plasticiennes martiniquaises) se suivent et ne se ressemblent pas puisque organisées autour d’un thème qui se renouvelle à chaque fois. On se souvient d’une exposition mémorable à l’Atrium de Fort-de-France qui avait pour sujet « le sac ». Le thème de l’exposition actuelle auquel les membres de l’association ont dû se plier est le recyclage, up-cycling en anglais, un mot qui par un détour assez mystérieux a conduit les organisatrices au terme up-sapiens. L’idée étant, si l’on comprend bien, que de même que les déchets de toute sortes (ferraille, bouts de verre ou de tissu, vieux outils, etc.) se trouvent magnifiés une fois transformés en œuvres d’art, l’homo sapiens, avec tous ses défauts (le moindre n’étant pas de produire tant de déchets), s’il se tourne vers l’art et adopte un mode de vie plus respectueux de son environnement sera, sinon le sur-homme nietzchéen, un super sapiens.
Au temps des cathédrales et des palais, quand l’art était destiné à l’édification des croyants et au plaisir des grands, les artistes n’avaient pas besoin de s’expliquer.