— Par Roland Sabra —
Belle soirée autour de Maher Beauroy et Randy Weston à Tropiques-Atrium Scène nationale, ce vendredi avec un public qui doucement prend ses marques. En première partie une jeune plante martiniquaise issue de l’Académie de Musique de Didier et du SERMAC et qui après un passage par les clubs de jazz parisiens poursuit sa formation, déjà bien assurée, au Berklee College of Music de Boston dans le Massachusetts, l’une des plus grandes écoles de musique privées des États-Unis. C’est parmi les, un peu moins de quatre mille élèves dont un quart d’étrangers, de cette école, qu’il va rencontrer quatre autres musiciens pour présenter en quintet An lot solèy. Rencontre décisive pour une musique un peu décalée qui dans son exécution a pu dérouter une petite partie du public. Les compositions très élaborées débutent souvent de façon monorythmique avant de verser rapidement dans cette polyrythmie très 20ème siècle et chère à Stravinsky, Messiaen, ou Bartok mais aussi à des formes de biguine en rupture avec la tradition. La tonalité ( atonalité?) générale de An lot Solèy est est un message d’espoir en un monde meilleur construit autour d’un dialogue à la fois décousu, singulier, toujours respectueux entre instruments.