ENTRETIEN. Nommé à la tête du Théâtre national de Chaillot, le danseur et chorégraphe partage la philosophie avec laquelle il aborde son nouveau challenge.
— Propos recueillis par Hassina Mechaï —
Rachid Ouramdane traverse le monde de la danse avec la grâce et l’agilité d’un funambule. Toujours dans l’entre-deux, suspendu entre deux mondes, deux arts, deux mouvements. Après des études au Centre national de danse contemporaine, il crée très vite sa propre compagnie, L’A. S’ensuivra un parcours artistique qui démêle les rets de la frontière, dont il joue tout en la déjouant. Ainsi dans Corps extrêmes, un spectacle qui réunit voltigeurs, highliners et champions d’escalade ou dans Les Grands Rassemblements, le mur scénique entre artistes et spectateurs. Sa nomination à 50 ans intervient en des temps incertains pour la culture, entre crise sanitaire et inquiétude des intermittents du spectacle. Mais le nouveau directeur entend saisir cette crise pour refondre les modes d’accès à la culture. Pour cela, il s’appuiera sur neuf artistes associés : Nacera Belaza, François Chaignaud, Aurélie Charon, Fanny de Chaillé, Dorothée Munyaneza, Faustin Linyekula, Gisèle Vienne, le collectif de cirque XY et le rappeur Kery James, lesquels l’accompagneront durant les cinq ans que durera son mandat.