— Par Selim Lander —
Il est impossible de prévoir l’avenir mais l’on peut quand même se demander ce que penseront les humains du XXIIe siècle (s’il en reste) de l’évolution de l’art lors des deux siècles précédents. Le branle a été donné par les plasticiens, Cézanne, suivi par Picasso, les suprématistes, etc. pour arriver jusqu’à Duchamp et sa fière revendication d’un non-art. Au culte du beau a succédé la recherche de l’originalité à tout prix et une nouvelle conception de l’art privilégiant l’événement, le happening, le scandale. Même si les littérateurs se sont longtemps montrés plus conservateurs, les préoccupations des deux grands modernes que sont Proust puis Céline (pour s’en tenir à la langue française) s’étant concentrées exclusivement sur la seule forme, sans abandonner l’objectif premier de raconter des histoires captivantes pour le lecteur. La littérature a néanmoins succombé, elle aussi, avec, d’une part le Nouveau Roman où la forme l’emporte clairement sur le fond, et, d’autre part, la mode de l’autofiction qui produit des œuvres souvent moins passionnantes pour leurs lecteurs que pour leurs auteurs.
Et le théâtre dans tout ça ?