— Par Max Dorléans (GRS) —
Année après année, on est habitué à voir le gouvernement voter tranquillement, sans changement notable, après examen du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S.), le budget de la Sécurité sociale. Mais cette année, avec l’extraordinaire augmentation du budget de celle-ci contenue dans le projet pour 2021, on pourrait être tenté de penser que le gouvernement change son fusil d’épaule. Et, qu’il accède enfin au bon sens en revenant, au regard de la crise du Covid 19 et des faiblesses du système, sur les politiques d’austérité de ces dernières années. Une conclusion somme toute imaginable avec l’augmentation bien effective des dépenses enregistrées en 2020, lesquelles ont atteint ces derniers mois, des sommets jamais vus depuis plus de 20 ans, avec 7,6% d’augmentation de l’Ondam (objectif national des dépenses d’assurance maladie), soit 15 milliards d’euros.
A la vérité, il n’en est rien. Si l’augmentation constatée est bien réelle, cela est dû à la nécessaire adaptation que le gouvernement a du réaliser face la crise du Covid 19, tant en 2020 qu’en 2021. Ce que lui-même Macron avait évoqué durant la phase aigue de la crise, en disant qu’il y avait lieu de «dépenser sans compter» pour sortir de la crise…
Sauf que pour Macron, le «dépenser sans compter» s’est traduit pour l’essentiel avec l’accord dit « Ségur de la santé » conclu en juillet 2020, par une revalorisation des salaires du personnel (notamment des « cadeaux » (!)