Han Kang, figure incontournable de la littérature coréenne contemporaine, a su conquérir le monde littéraire avec une œuvre profondément marquée par la douleur, la violence et la résilience. À 53 ans, elle devient la première femme coréenne à recevoir le Prix Nobel de littérature en 2024, une reconnaissance qui couronne une carrière déjà impressionnante, façonnée par des récits à la croisée du fantastique, de l’histoire et de l’introspection psychologique.
Fille de l’écrivain Han Seung-won, Han Kang est née en 1970 à Gwangju, une ville tristement célèbre pour le massacre de mai 1980, lorsque l’armée sud-coréenne réprima brutalement une révolte démocratique. Ces événements tragiques marquèrent son enfance, laissant une empreinte indélébile sur son imaginaire et nourrissant son exploration littéraire de la cruauté humaine. Adolescente, elle découvre par hasard des images de ces atrocités, des visages mutilés et des corps meurtris, qui l’amèneront plus tard à s’interroger sans relâche sur les forces contradictoires de la nature humaine : le courage de sauver autrui et l’horreur de massacrer en masse.
Après avoir étudié la littérature coréenne à l’université Yonsei à Séoul, elle débute sa carrière en publiant des poèmes et nouvelles.