Étiquette : Pirandello

Théâtre : Rambert, Goupil, Van Gogh, Pirandello

Par Selim Lander —

Quelques jours à Paris, l’occasion de voir un peu de théâtre au hasard des disponibilités, car les salles sont généralement bien remplies. Certes, il y a une majorité de têtes blanches parmi les spectateurs mais le théâtre a encore de l’avenir.

Clôture de l’amour

La pièce la plus prestigieuse de ce petit échantillon, reprise parisienne du texte de Pascal Rambert couronné par deux prix (Syndicat de la critique, Centre national du théâtre), interprété par Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, les deux comédiens pour lesquels il fut spécialement écrit et qui l’ont créé lors du festival d’Avignon en 2011, joué depuis plus de deux cents fois.

Comme le titre l’indique, il s’agit d’une rupture amoureuse. Sa particularité : deux monologues séparés par un bref intermède musical (la chanson Happe d’Alain Bashung interprétée par une chorale de collégiens). L’homme tire en premier, la femme en second. Comme la pièce dure deux heures, on mesure la difficulté de l’exercice pour les comédiens, d’autant que le texte, profus, répétitif doit être particulièrement difficile à apprendre. Mais encaisser le texte de l’autre, tout en exprimant pratiquement sans bouger les sentiments qu’il provoque est également un exercice difficile.

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Avignon 2017 (14) « The Great Tamer » – « Livret de famille » – « La Fuite »

— Par Selim Lander —

The Great Tamer de Dimitris Papaioannou (IN)

Un spectacle inclassable entre cirque (acrobatie) et performance dans un décor qui évoque une vague ou une dune de couleur grise uniforme, fait de grandes plaques d’isorel que l’on peut soulever, déplacer, dévoiler des trou d’où surgiront des mains, des bras ou des jambes, des corps… ou de simples accessoires comme un pot de fleur. Dans l’une des séquences de cette pièce proprement extraordinaire qui fait appel autant à des mythologies anciennes que modernes, un astronaute vêtu d’une combinaison blanche immaculée, avec un énorme casque-hublot et le bruit amplifié de sa respiration, surgit de derrière la dune (?) et se dirige vers un point précis où il se met à creuser, déterre quelque pierres et finalement extrait un homme entièrement nu. Lorsque l’astronaute se débarrasse de sa combinaison pour apparaître le buste découvert, on s’apercevra qu’elle est du sexe féminin. Les corps se montrent en effet très souvent nus. Peut-être une réminiscence des Grecs anciens qui pratiquaient les sports ainsi, puisque The Great Tamer vient de la Grèce. Les corps sont d’ailleurs beaux comme des académies.

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Moi Pirandello, théâtre et cinéma

— Par Selim Lander —

Moi PirandelloJean-Claude Berutti et sa compagnie présentent des miscellanées piochées dans l’œuvre de Pirandello (sur le bien-fondé ou non d’une telle démarche, voir l’article de Roland Sabra). Le comédien Christian Crahay fait une première apparition dans le rôle du metteur en scène-bateleur chargé de « vendre » le spectacle au public, un prologue qui n’a pas semblé indispensable, sonnant même un peu faux, impression confirmée par les deux premières scènes dans lesquelles ce même comédien est distribué à contre-emploi, l’habit de séducteur n’étant pas, à l’évidence, celui qui lui convient le mieux. Par contre, et fort heureusement, sa partenaire canadienne, Nicole Oliver, a déployé dans ces mêmes scènes toutes les ressources de son art, une vraie démonstration de ce que peut faire une comédienne de sa voix, de son corps. Peut-être d’aucuns auront-ils pensé qu’elle en faisait parfois un peu trop, mais, comme cela nous est précisé à la fin de ces deux mêmes scènes, c’était « fait exprès » ! Il s’agissait de jouer à l’ancienne, à la manière du boulevard, bref comme il ne serait pas « convenable » de jouer de nos jours.

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