Rappel au désordre. Toujours dans son style pamphlétaire corrosif, Pierre Drachline poursuit ici sa critique sans concession du système néocapitaliste et de son « économie cannibale ». Il s’insurge, crie et donne des claques à tout-va, parfois sans retenue. Trop ? À voir. L’époque est celle des impostures médiatiques avec ses « insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions ». Drachline en crève : les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas devant cet ordre injuste. Au contraire, ils réclameraient « toujours plus de servitudes ». « Chacun, barricadé derrière son nombril ». Pourtant, comme un pied de nez, l’auteur prône le retour à la primauté de l’individu, au choix de la vie contre la marchandise. Un « rappel au désordre ». Sa colère est à la hauteur de la tendresse avec laquelle il pourrait regarder une humanité émancipée, libérée de sa soumission à l’argent roi et aux ordres néolibéraux. Le temps des nonagénaires. Éloge de la vieillesse, de Jacques Franck. Les lecteurs de l’Humanité connaissent bien Jacques Franck, médecin communiste et militant. Ayant atteint le dernier âge de la vie (Jacques Franck est né en 1925), il décrit et analyse dans ce livre, non sans dérision et avec parfois un soupçon de cynisme, les petits et grands maux qui s’y attachent, « les souvenirs et les regrets aussi ».