Avignon – « Les morts vivent un peu en toi »: au Festival d’Avignon, deux pièces fondées sur des histoires de rescapés de l’attaque terroriste contre le Bataclan sont une véritable ode au pouvoir guérisseur de l’écriture et de l’amour.
La comédienne Fanny Chasseloup et son mari étaient dans la salle de concert le soir du 13 novembre 2015. Un an plus tard, cette rescapée noircissait des pages pour soulager son cœur, mais hésite à les rendre publiques.
« J’avais trop de blocages et trop peur que les familles pensent que j’instrumentalisais mon récit« , affirme à l’AFP la comédienne aujourd’hui âgée de 38 ans et dont le mari a survécu à ses blessures.
« J’ai ensuite rencontré (la metteuse en scène et réalisatrice, NDLR) Ariane Mnouchkine. Je lui ai dit que je n’avais pas le droit d’écrire tout ça. Elle m’a répondu: +Tu n’as pas le droit, tu as le devoir+. Ça m’a complètement débloquée« , se rappelle-t-elle.
– S’éloigner du simple témoignage –
Le résultat est « Les Vivants« , pièce qu’elle a créée dans le « off » d’Avignon en 2021 et reprise cette année dans le même festival.