Un article, rédigé par Elodie Guéguen de la Cellule investigation de Radio France, met en lumière une catastrophe sanitaire et environnementale en Tunisie résultant de l’exploitation du phosphate, principalement dans la région de Gabès.
- Contexte géographique et historique : Gabès est une ville portuaire située dans le sud de la Tunisie, près du désert et de la frontière libyenne. Dans les années 1970, le gouvernement tunisien a décidé de faire de Gabès la capitale de l’activité phosphate en raison de sa proximité avec le bassin minier de Gafsa, où le phosphate est extrait. Le phosphate est une ressource naturelle précieuse pour l’économie du pays.
- La production de phosphate : Le Groupe chimique tunisien (GCT) traite le phosphate brut à Gabès pour produire de l’acide phosphorique, qui est exporté dans le monde entier. Cependant, ce processus génère d’énormes quantités de déchets appelés « phosphogypse », qui contiennent des métaux lourds naturellement radioactifs. Ces déchets, d’environ 10 000 à 15 000 tonnes par jour, sont déversés directement dans la mer Méditerranée, causant une pollution majeure.
- Impact sur l’environnement : Les rejets de phosphogypse ont créé un paysage apocalyptique près du complexe chimique de Gabès, avec des plages couvertes de ces déchets et une mer fortement polluée.