Matamoros (Mexique) – « Je voudrais juste un os. » Désespérée, une mère supplie un soldat pour qu’il lui laisse une chance de retrouver les restes de son fils, un parmi les quelque 94.000 disparus qui hantent le Mexique.
La mère-courage, qui a perdu la trace de son enfant il y a un an, négocie avec les forces de sécurité l’accès à un ancien champ de maïs dans l’Etat de Tamaulipas (nord-ouest), où une demi-tonne de restes humains ont été retrouvés depuis 2017.
« Répondez-moi! Vous n’avez pas d’enfants? » insiste la femme d’une cinquantaine d’années face à des militaires qui font la sourde oreille. « Je voudrais juste un os de mon fils pour qu’il repose à côté de mon mari. »
Ce dialogue de sourds éclate à quelques kilomètres de la capitale de l’Etat, Matamoros. A la frontière avec le Texas, la zon e est frappée par la violence des narcotrafiquants, en l’occurrence le Cartel du Golfe.
La Bartolina est considérée comme un « camp d’extermination« , selon la Commission nationale de recherche des disparus (CNB, officiel).