— Par Patrick Singaïny(*) —
En 2001, en Martinique, à la fin d’une passe d’arme à fleuret moucheté dans les colonnes de l’hebdomadaire Antilla, à cet intellectuel martiniquais qui me sommait de désigner quels étaient, pour moi le Réunionnais, nos Césaire, nos Glissant et nos Fanon, je n’ai su que répondre. Mais durant la semaine qui ssuivit, j’ai pensé très fort au seul qui demeure celui qui, selon moi, peut être considéré comme le premier éveilleur de la conscience réunionnaise : Paul Vergès. Il ne s’agit pas de politique, ni d’identité. Il s’agit de la réunionnité, terme que j’ai conçu là-bas et qui désigne la personnalité réunionnaise à la fois dans ses fondements et dans son devenir.
Comme Aimé Césaire, une des principales personnalités marquantes du 20ème siècle, Paul Vergès s’est trouvé du bon côté de l’Histoire de ceux qui veulent changer le monde à défaut d’en proposer une alternative. Le communisme a été sans doute une étape de franchissement. Et comme Césaire qui a crée le PPM (Parti Progressiste Martiniquais), il s’en est affranchi en créant le PCR (Parti Communiste Réunionnais).