— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Mon île aux mille douceurs,
mille odeurs,
mille saveurs,
mille couleurs,
mille origines,
aux mille métissages et tonalités de peau,
dont j’ai choisi de faire
l’ultime escale de mes errances solitaires…
Mais
mon île aux mille douleurs,
traumatisée d’esclavage,
exploitée par une caste de profiteurs
avec la complicité de politiciens menteurs,
sa jeunesse condamnée à la misère,
la délinquance ou l’exil involontaire
pour fuir un endémique chômage…
Mon île aux mille puanteurs,
gangrenée de chlordécone,
étouffée de pourrissement de sargasses…
Mon île aux mille sourires,
mille caresses,
mille tendresses
comme aux mille colères !
Mon île aliénée, bétonnée, bastonnée, colonisée,
pourtant
mon île aux mille résiliences,
aux mille résistances !
Un vomi de volcan
se dressant fièrement
en mitan l’océan
telle une oasis au milieu du désert,
mon île, mon asile, mon exil volontaire
et choisi, mon pays :
la MARTINIQUE !
Patrick Patrick Mathelié-Guinlet