Plusieurs marches sont attendues lundi pour exiger la libération des personnes arrêtées le 11 juillet
— Par Sandrine Morel — MADRID – correspondante du journal Le Monde —
Convocations par la police, coupures ciblées d’Internet et campagnes de diffamation contre les organisateurs, menaces de poursuites pénales pour sédition envers ceux qui oseraient participer, et contre-manifestations du régime : les réactions du gouvernement cubain en réponse à la grande marche de protestation prévue lundi 15 novembre dans une soixantaine de villes trahissent sa crainte face à la montée de la grogne sociale et des revendications démocratiques sur l’île.
« Nous ne permettrons d’aucune manière l’agression permanente du gouvernement des Etats-Unis, et ses tentatives constantes et soutenues (…)de créer les conditions d’une déstabilisation intérieure », a prévenu le ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodriguez Parrilla, le 10 novembre, face au corps diplomatique accrédité à Cuba – le gouvernement accusant depuis des semaines Washington d’être derrière une tentative de « coup d’Etat » pour justifier l’interdiction de la manifestation.
Quatre mois après les mobilisations du 11 juillet, lors desquelles des milliers de personnes ont défié le régime en criant ou et qui se sont soldées par un mort, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations, les tensions restent fortes sur l’île.