— Par Anne Michel —
Hôte du Sommet des Amériques les 10 et 11 avril 2015, le Panama affiche le taux de croissance le plus élevé du continent. Un boom incarné par les gratte-ciel de sa capitale et le pharaonique chantier d’extension de son canal. Mais la vitalité de ce paradis fiscal repose sur d’inquiétantes fondations : spéculation, corruption et blanchiment d’argent.
L’ascenseur bondé de filles en mini-shorts et de garçons aux cheveux sculptés file jusqu’au 66e étage de la gigantesque tour, propriété du milliardaire américain Donald Trump. Un géant d’acier de 284 mètres de haut en forme de voile, planté en plein cœur de Ciudad de Panamá, la capitale du pays. La porte s’ouvre sur une pièce où la sono saturée lance du Calvin Harris. « Bienvenue à la Sun DJ party, crie une femme blonde apprêtée, sans lever les yeux de sa liste d’invités. Vous venez de la part de qui ? Non, pas par là ! C’est le casino privé. Et c’est une soirée spéciale. » L’employée de la chaîne d’hôtels de luxe Sun International glisse en aparté qu’il y a là une rock star.