— Par Roland Sabra —
Omma, en grec ancien, « œil », mais aussi « ce qui est vu ou regardé » est la dernière création du chorégraphe Josef Nadj. Et elle se donne à voir ! A l’origine du projet, né au cours d’un séjour au pays Dogon, il y a ce postulat, jamais infirmé, d’une origine africaine de l’humanité, qu’elle soit le fait d’une seule population ou de centaines d’années de métissages et d’échanges culturels entre groupes hominiens plus ou moins isolés (1). Le choix des danseurs par le chorégraphe semble opter pour cette seconde hypothèse. Il a réuni huit interprètes originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville et de la République Démocratique du Congo : ce sont autant d’influences, de mouvements, de cultures et d‘histoires qui imprègnent cette pièce. Josef Nadj ajoute une hypothèse personnelle : la danse est apparue avec la naissance de l’humanité et comme démonstration il va embarquer ses interprètes dans un voyage vers cette source. Ils vont lui donner la matière et construire à partir d’éléments de leur spécificité singulière une danse commune, plurielle et universelle.