—Par Olivier Blanchard —
JUSQU’À la crise financière mondiale de 2008, la pensée macroéconomique dominante aux États-Unis ne se souciait guère des fluctuations de la production et de l’emploi. La crise a démontré que ce point de vue était erroné et qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui semblait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années. qu’une réévaluation en profondeur s’impose. L’insouciance tenait à la fois à des facteurs internes et à une conjoncture externe qui semblait, en fait, de plus en plus favorable depuis des années.
Commençons par les facteurs internes. Les techniques que nous employons affectent notre mode de pensée de manière profonde et pas toujours consciente. C’était tout à fait le cas dans le monde de la macroéconomie durant les décennies qui ont précédé la crise. Ces techniques collaient particulièrement bien à une idée du monde où les fluctuations économiques existaient certes, mais étaient régulières et pour l’essentiel autocorrectrices. Le problème est que nous en sommes venus à croire que c’était ainsi que le monde fonctionnait.