Étiquette : Nouvelle-calédonie

L’éphéméride du 24 septembre

La Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française le 24 septembre 1853

Les premières sources écrites concernant l’histoire de la Nouvelle-Calédonie remontent à son exploration en 1774 par James Cook, l’archipel était alors déjà habité par une population mélanésienne : les Kanak. La Nouvelle-Calédonie est une collectivité sui generis de la France.
Le contexte géographique
D’une superficie totale de 18 575,5 km21, la Nouvelle-Calédonie est un territoire d’une surface comparable à celle d’un État comme la Slovénie. La population est estimée à 245 580 habitants (recensement 2009), dont 99 078 d’origine mélanésienne. La Nouvelle-Calédonie est un territoire notoirement sous-peuplé avec une densité de 13 hab./km2 (119 hab./km2 en France métropolitaine).

Lors de l’arrivée des premiers explorateurs la population mélanésienne était estimée entre 40 000 et 80 000 habitants2.

Peuplement et préhistoire (xiiie siècle av. J.-C. – xixe siècle)
Il y a 5 000 ans environ (v. 3 000 av. J.-C.), des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, appelés Austronésiens par les archéologues, commencent à traverser le détroit pour s’installer à Taïwan. Vers 2 000 av.

→   Lire Plus

Au 36ème jour du mois…

Par Guy Pollier

Où tout a commencé ! Un lundi comme un autre, un 13 pour les superstitieux, ou rien ne laissait présager que la douceur de vivre de ce magnifique territoire du bout du monde allait être le théâtre d’une première nuit cauchemardesque ou dès le coucher du soleil la folie des hommes allait embraser la douceur d’une nuit de fin d’été en remettant en cause un processus de pacification commencé il y a tout juste 36 années. Au lendemain des douloureux événements aux cicatrices indélébiles. Avec le temps et l’espoir né du pacte scellé entre des hommes de bonne volonté, ou chacun s’était approprié un morceau du devoir faire vivre ce désir de construire un avenir commun. Dont il fallait valider chaque étape pour tendre vers une citoyenneté calédonienne partagée.

De grandes espérances s’étaient petit à petit mises en place, dans un contexte économique souriant et porteur de meilleures conditions de vie.

En trompe l’œil cependant, que j’avais qualifié de mirage calédonien *, car au-delà des projets pharaoniques entrepris pour l’exploitation du Nikel qui par ruissellement ont apporté travail et confort, les politiques qui se sont succédés à la tête du territoire n’ont pas su anticiper la crise de cette richesse naturelle et initier des alternatives solides pour accompagner une construction harmonieuse et sécuritaire pour tous.

→   Lire Plus

Calédonie: incarcération en métropole de dirigeants indépendantistes, stupeur et consternation

Christian Tein, leader de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), a participé à la première assemblée générale de l’organisation à la tribu d’Azareu, Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024. Les évènements ont pris une tournure dramatique avec l’annonce de la détention provisoire de plusieurs militants indépendantistes calédoniens en métropole, y compris Tein. Leurs avocats, abasourdis, ont exprimé leur indignation face à ces décisions.

Un juge des libertés et de la détention (JLD) a ordonné ces incarcérations suite à l’arrestation de 11 personnes, dont Tein, soupçonné d’avoir orchestré les émeutes sur le territoire. Ces détentions provisoires, confirmées par le procureur Yves Dupas, interviennent dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, et complicité de meurtres ou tentatives de meurtre sur des personnes dépositaires de l’autorité publique.

Tein doit être incarcéré à Mulhouse, une décision qui a suscité la stupeur de son avocat, Me Pierre Ortent, qui a dénoncé la procédure exceptionnelle de transfert en métropole, à 17 000 kilomètres de sa famille. Brenda Wanabo, responsable de la communication de la CCAT et mère de trois enfants, sera détenue à Dijon, un sort qualifié d’anéantissant par son avocat, Me Thomas Gruet.

→   Lire Plus

L’État français a pris fait et cause pour le camp loyaliste, quoiqu’en disent l’Élysée et Matignon

Un collectif de spécialistes de la Nouvelle-Calédonie estime que les tensions à Nouméa n’ont rien d’étonnant face au passage en force tenté par Emmanuel Macron et risquent d’anéantir vingt-cinq ans d’efforts de décolonisation pacifique

Depuis trente-six ans et les accords de Matignon (1988), la Nouvelle-Calédonie vivait dans la paix, et des avancées sociales, politiques, économiques considérables avaient été acquises,rendant de plus en plus réelle la construction d’une citoyenneté calédonienne. Et pourtant, il y a quelques jours, Louis Le Franc, le plus haut représentant de l’État français dans l’archipel,constatait : « On s’engage tout droit dans une guerre civile. » Qu’y a-t-il d’étonnant à cela,quand on considère la brutalité de la méthode choisie par Emmanuel Macron pour sortir de l’accord de Nouméa ratifié en 1988, celle du passage en force ? Le 23 novembre 2021, nous-alertions dans une tribune publiée dans Le Monde sur les risques de la méthode choisie.

Contrairement aux affirmations du chef de l’État, les référendums successifs en 2018, 2020 et 2021 ne constituent en rien un règlement définitif du contentieux colonial, comme l’avaient espéré en 1998 les signataires de l’accord [de Nouméa], engageant alors l’archipel sur la voie inédite d’une décolonisation négociée.

→   Lire Plus

Nouvelle-Calédonie : le gouvernement détaille les conséquences du oui et du non à l’indépendance

Par Patrick Roger —

A l’approche de la dernière consultation, qui devra avoir lieu au plus tard en septembre 2022, l’exécutif a élaboré un document rigoureux. Celui-ci doit servir de base de travail aux discussions qui démarrent mercredi 26 mai à Paris, jusqu’au 3 juin, avec les principaux dirigeants calédoniens.

Lors des deux premières consultations sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté, l’Etat s’était contenté d’envisager de façon très formelle les scénarios découlant des résultats du vote. Cette fois, à l’approche de la dernière échéance, qui devra avoir lieu au plus tard en septembre 2022, le gouvernement a élaboré un document rigoureux sur les conséquences du oui et du non, qui doit servir de base de travail aux discussions qui démarrent mercredi 26 mai à Paris, jusqu’au 3 juin, avec les principaux dirigeants calédoniens.

Lire aussi  Nouvelle-Calédonie, l’histoire d’un territoire divisé

Dans ce document confidentiel de 44 pages, dont Le Monde a pris connaissance, pas moins de 33 pages sont consacrées aux conséquences du oui ; ce qui n’est pas étonnant puisque ce scénario est celui qui ouvre le plus d’inconnues et de domaines à anticiper.

→   Lire Plus

Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes demandent un troisième référendum

Nouméa – Les indépendantistes du FLNKS ont demandé à l’Etat l’organisation du troisième et dernier référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie prévu par l’accord de Nouméa (1998), ont-ils annoncé jeudi.

Le Bureau politique (BP) de la coalition indépendantiste a acté jeudi « une démarche unitaire » consistant en l’envoi au haut-commissaire de la République d’un seul courrier, signé des deux groupes FLNKS au Congrès, l’UNI et l’UC (Union Calédonienne), a indiqué à l’AFP Victor Tutugoro, membre du BP.  

Ceux-ci, auxquels s’est jointe une élue d’un parti séparatiste minoritaire, représentent 26 élus sur 54.  

Depuis la date du 4 avril, soit six mois après le précédent scrutin du 4 octobre 2020, un minimum d’un tiers des élus du Congrès peut demander la tenue du troisième et dernier référendum inscrit dans cet accord, qui organise la décolonisation progressive de la Nouvelle-Calédonie.  

→   Lire Plus

Kanaky : soutien au « Collectif Usine du Sud=Usine Pays »

 — Communiqué du Groupe Révolution Socialiste —

A propos des évènements qui secouent la Nouvelle Calédonie depuis le mois de septembre et qui récemment ont pris un caractère spectaculaire et inquiétant.

Soutient la lutte des manifestant·es regroupé·es au sein du « Collectif Usine du Sud=Usine Pays » (Ce Collectif regroupe des partis indépendantistes, des institutions coutumières de la Kanaky et des associations environnementales) pour que l’Usine du Sud (exploitation de nickel) soit maintenue dans le domaine public, et gérée au nom de l’intérêt général

Dénonce l’attitude (double jeu) du gouvernement français qui, sur ce dossier, renie sa signature concernant ses accords, cherche à favoriser les intérêts privés d’un consortium suisse (Trafigura) dont la criminelle réputation notamment en Afrique est attestée et dénoncée depuis des années ailleurs qu’en Afrique

Dénonce également l’attitude partiale et répressive des gendarmes à l’égard des manifestant·es et travailleurs de cette Usine (n’hésitant pas à tirer à balles réelles) et leur complice passivité vis-à-vis des bandes armées de fusils, agressives et organisées sous les couleurs du drapeau français.

Appelle la population à s’intéresser à une situation peu évoquée dans les médias et à exprimer sa solidarité à l’égard du combat actuel du Collectif, pour la souveraineté économique de la Kanaky et au-delà, à la lutte du peuple Kanak pour sa souveraineté politique et économique.

→   Lire Plus

Nouvelle-Calédonie : le référendum et la lettre du gouverneur

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Le referendum de la Nouvelle-Calédonie vient à point nommé pour nous rappeler que l’abolition de l’esclavage en 1848 n’avait pas mis fin à la colonisation française et que celle-ci allait s’enrichir en 1853 d’un nouveau territoire. Deux éléments essentiels allaient la distinguer des vieilles colonies : à l’avènement de la colonisation non esclavagisée, les acteurs des anciennes colonies, venus d’Europe et d’Afrique, ont une histoire commune vieille de 350 ans tandis que la présence d’un peuple vieux de 2000 ans s’est maintenu en dépit d’aléas divers. 1848 voit la fin en Martinique d’un système économique et social et non de la séparation d’avec la France (c’est le début de la créolisation), alors que la colonisation de la Nouvelle-Calédonie naît du choc de deux peuples qui ne se connaissaient pas. De sorte que l’insurrection du sud de septembre1870 est sans commune mesure avec ces 25 révoltes qui ont failli mettre fin à la colonisation, de 1853 à 1878, année de la Grande révolte kanak qui se solda par la mort de 200 Européens ou assimilés et de 800 à 1 000 Kanaks.

→   Lire Plus

La Nouvelle-Calédonie rend hommage à Nidoish Naisseline, pionnier de la lutte kanak

nidois_naisselineLe monde politique de Nouvelle-Calédonie a salué jeudi la mémoire de Nidoish Naisseline, pionnier de la revendication identitaire kanak, décédé la veille à Nouméa d’un cancer, à l’âge de 69 ans.
« Il a été le premier à défendre l’identité kanak, à prouver que cette identité devait avoir une place qui ne lui était alors pas reconnue », a déclaré à l’AFP Elie Poigoune, président de la Ligue des droits de l’homme de Calédonie et lui aussi figure historique du combat indépendantiste.

Malade depuis plusieurs années, Nidoih Naisseline est décédé mercredi un an et demi après s’être retiré de la vie politique en janvier 2014. « La mort, je l’attends comme une délivrance », avait-il alors déclaré.
Grand chef kanak du district de Guahma sur l’île de Maré, cet homme au visage de dieu grec a été le fondateur du premier mouvement identitaire kanak « Les foulards rouges » à la fin des années 1960.
Titulaire d’une maîtrise en sociologie, Nidoish Naisseline a siégé sans discontinuer dans les institutions locales de 1977 à 2014, sous la bannière à partir de 1981 du LKS (Libération kanak socialiste), petite formation qui lui était totalement dévouée.

→   Lire Plus

Le crâne d’Ataï bientôt en pays kanak

— Par Didier Daeninckx, écrivain —

atai_kanakJe ne suis pas historien ni spécialiste en telle ou telle matière, et ce sont les hasards de la vie qui m’ont fait découvrir les solidarités avec des communautés, des individus que je n’avais jamais rencontrés. Et c’est par les moyens de la littérature que j’essaie d’en rendre compte.

Si je puise loin dans les souvenirs d’ailleurs, la première image que je retrouve est celle d’une baleine échouée sur la place de la Concorde en 1953, et devant laquelle défilaient les enfants des écoles. Me reste son nom, Jonas. Puis quelques années plus tard, en 1958, l’école toujours, avec une visite au musée de l’Homme où était exposé le moulage de la Vénus hottentote, Saartjie Baartman, qui ne retrouvera son identité africaine, Sawtche, que bien des décennies plus tard, en revenant chez les siens, dans l’Afrique du Sud de Nelson Mandela, grâce notamment aux efforts déployés dans ces murs⋅

Dans le dictionnaire Quillet Flammarion que m’offre la mairie d’Aubervilliers, en 1963, pour me remercier d’avoir décroché le certificat d’études, cette définition à l’article «Nouvelle-Calédonie» : «Ile montagneuse du Pacifique.

→   Lire Plus

Nouvelle-Calédonie : « On a ouvert un processus de décolonisation par étapes »

centre_cul_djibaou-750

Le centre culturel de Tjibaou à Nouméa, Nouvelle-Calédonie.

— Par Angela Bolis —

1998, accord de Nouméa : en Nouvelle-Calédonie, un référendum d’autodétermination sur l’indépendance est prévu entre 2014 et 2018 et les transferts de compétence sont lancés. Depuis, le processus de décolonisation est en route. Aujourd’hui, le « caillou » est déjà responsable de larges pans de sa vie publique, de la santé à l’éducation en passant par la sécurité civile, l’environnement ou la fiscalité. Et il entre, avec espoir ou appréhension, dans cette période 2014-2018, qui s’est ouverte avec des élections provinciales majeures le 11 mai. Les non-indépendantistes y ont conservé une courte majorité au Congrès, l’institution chargée de nommer le gouvernement calédonien, mais aussi d’organiser les référendums d’autodétermination. Décryptage du processus de décolonisation en cours avec Mathias Chauchat, universitaire et juriste, conseiller aux affaires institutionnelles auprès de l’ancien président indépendantiste du Congrès Roch Wamytan.

→   Lire Plus

Ancestral art kanak au Musée Branly

Le musée du Quai Branly présente 300 témoignages de cette culture ancestrale de Nouvelle-Calédonie.

—Par Stéphanie Belpêche, leJDD—

expo_kanak_branlyLe musée du Quai Branly n’a pas fini de nous éblouir. Fidèle à sa mission de défricheur de civilisations méconnues, sa nouvelle exposition événement se consacre aux Kanak. Dans une scénographie classieuse s’égrènent 300 pièces, qui proviennent en majeure partie de collections publiques européennes. Seulement 60 ont fait le voyage depuis la Nouvelle-Calédonie. Le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) avait initié de son vivant un inventaire du patrimoine dispersé. « On estime entre 15 et 20.000 œuvres kanaks disséminées dans 160 musées dans le monde, dont 80 en France, note Emmanuel Kasarhérou, le commissaire. Cela remonte à 1850, quand l’anthropologie était en vogue. À l’époque, on moulait les visages, on mesurait les individus sous toutes les coutures, on pillait les cimetières. Et on rassemblait des ustensiles, des haches, des masques… Pour acquérir une meilleure compréhension de l’homme. »

Aujourd’hui, une délégation de trente chefs kanak va inaugurer cet espace qui abrite les prestigieux témoignages de leur culture ancestrale. À l’entrée, ils procéderont à des salutations rituelles.

→   Lire Plus