— Par Michel Herland —
«Une Américaine au Caire », ce titre eût été plus clair. En anglais d’où le livre est traduit, c’était If un Egyptian Cannot Speak english, ce qui ne valait pas mieux que le titre retenu pour l’édition française. Outre leur manque d’élégance, ces deux titres, l’anglais comme le français, ont le défaut de nous mettre sur une fausse piste en nous promettant une histoire plutôt drôle, ce qui est loin d’être le cas ; nous nageons au contraire en plein drame.
Oublions le titre puisque l’histoire – dramatique donc – contée par Noor Naga ne manque pas d’intérêt, d’autant qu’elle est astucieusement menée. L’auteure, à l’instar de son héroïne, est américaine d’origine égyptienne, comme elle venue enseigner l’anglais au Caire à la recherche de ses racines. À la différence de son héroïne Noor Naga a bénéficié d’une bourse d’écriture et, à voir comment ce roman plus ou moins auto-fictif (dans quelle mesure, le lecteur ne peut le savoir) est construit, elle a dû participer à un atelier d’écriture romanesque (creative writing) comme il s’en donne tant dans les université d’Amérique du Nord.