— Par François Bonnet —
C’est une défaite et une humiliation. Renvoyé par son propre électorat, Nicolas Sarkozy voit toute sa stratégie taillée en pièces. Elle tenait du village Potemkine. Dans cet exercice inédit de démocratie, c’est une droite dure et conservatrice incarnée par François Fillon qui reprend le flambeau.
C’est une exécution en place publique. L’élimination de Nicolas Sarkozy dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre, dimanche 20 novembre, est bien plus qu’une défaite électorale. Voilà l’ex-chef de l’État brutalement congédié, non pas dans le cadre d’un traditionnel affrontement droite-gauche, mais par son propre camp, par un électorat de droite qui, depuis près de quinze ans, l’avait chaque fois placé en tête de ses dirigeants ! C’est donc bien une lettre de licenciement – peut-être une lettre de cachet – que la droite a adressée à celui qui prétendait en toute impunité retrouver la présidence perdue en 2012.
Si l’adage veut qu’on ne meurt jamais en politique, l’humiliation et le coup porté sont d’une telle ampleur qu’on imagine mal Nicolas Sarkozy en mesure de reconstruire un jour une marche conquérante.