— Par Stéphanie Trouillard —
Méconnu, le massacre des Herero et des Nama a fait plus de 75 000 morts entre 1904 et 1908, dans l’actuelle Namibie alors sous domination allemande. Pour lever le voile sur ce drame, le mémorial de la Shoah, à Paris, lui consacre une exposition.
Dans les vitrines du mémorial de la Shoah, l’œil du visiteur est attiré par de simples petites vignettes aux couleurs vives. Des images qui rappellent l’enfance, lorsqu’on aimait collectionner ces petits bouts de papier. Pourtant, en y regardant de plus près, elles n’ont rien d’innocentes. Elles représentent des scènes épiques de combats de guerriers se battant à coups de fusil. « On les trouvait dans des paquets de cigarettes ou de chocolats. Elles montrent des attaques entre les Herero et les forces allemandes », explique Sophie Nagiscarde, responsable du service des activités culturelles du mémorial de la Shoah, à Paris. « Ces vignettes servaient à répandre l’idée que les populations locales africaines étaient extrêmement violentes. Le but était de faire adhérer la population allemande au fait qu’il était important d’envoyer une force militaire pour écraser la colonie ».