Des experts économiques peu suspects de gauchisme pointent du doigt le creusement des inégalités pour expliquer la crise actuelle de la démocratie.
— Source AFP —
Les « élites » et autres experts ont sous-estimé le risque du Brexit, de même qu’ils n’ont pas pris au sérieux le phénomène Trump. Pourtant, partout en Occident, quand on demande l’avis des peuples, de plus en plus, ils donnent leurs suffrages à des populistes. En Autriche, aux Philippines, en l’Italie, les électeurs ont bousculé les partis traditionnels pour dire leur révolte. Un mouvement mondial donc qui, pour des économistes et des personnalités interrogées par l’AFP, exprime un « repli national » face aux inégalités croissantes provoquées par la mondialisation libérale.
« Il y a plusieurs formes de réponse à la montée des inégalités et l’une d’entre elles est malheureusement le repli national ou la xénophobie », selon l’économiste français de gauche Thomas Piketty, auteur du best-seller international Le Capital au XXIe siècle. « Cette voie-là est incarnée par le Brexit au Royaume-Uni, mais elle est aussi forte en France avec le Front national, aux États-Unis avec Donald Trump qui fustige les Mexicains ou l’islam.