— Par Selim Lander —
La danse contemporaine réserve le meilleur et le pire, jusqu’à la négation de toute danse chez une Teresa de Keersmaeker, par exemple[i]. Gageons que l’unique représentation du duo Wang-Ramirez en Martinique marquera durablement les esprits. C’est en tout cas ce qu’indique cet indicateur en général très fiable de la qualité d’un spectacle qu’est l’applaudimètre. Un argument de plus en faveur de la conception kantienne de la beauté : il n’est nul besoin d’un long apprentissage pour l’apprécier, elle s’impose naturellement à chacun (« sans concept », écrit Kant). Et ceci vaut a contrario pour toutes les productions d’un certain « Art Contemporain » qui laissent de marbre les spectateurs. Ah, ces expositions d’art plastique « où il est de bon ton de se montrer » qui voient défiler devant les « Œuvres » d’artistes bouffis de prétention des cohortes de visiteurs, lesquels ne peuvent dissimuler leur indifférence quand ils n’ont pas l’audace de se montrer sarcastiques ! Laissons donc aux « Initiés » ces « Œuvres » qui ne suscitent chez le plus grand nombre que le mépris et l’ennui, découragent le regard et contredisent donc la définition kantienne et remercions plutôt tous ceux, artistes et programmateurs, qui continuent à penser que l’art et la beauté ont partie liée.