— Par Michèle Bigot —
Le point de départ, pour l’écriture de ce spectacle, c’est le Portugal, c’est le Fado et une tentative de traduire la « saudade » qu’il exprime en mariant chant, lumière, couleur et danse. Incarner la poésie du fado, la faire vivre sur scène en usant de tous les moyens de l’art dramatique. La tension entre le manque et l’espoir est matière dramaturgique.
Evitare l’amore, abbracciare l’amore
« éviter l’amour, embrasser l’amour »
clame le poète, après son homologue brésilien Carlos Drummond De Andrade. Amore fait ce voyage sentimental qui partant d’Italie, nous conduit vers le Portugal en passant par le Brésil, l’Angola et le Cap-vert. Les langues romanes se combinent dans cette ode à l’amour, psalmodiée au micro par Pippo Delbonno, qui fait répondre la musique de la langue italienne aux accents mélancoliques du fado. La poésie lyrique qu’il scande mêle poèmes brésiliens, portugais, allemands, français. Tous chantent cette aspiration désespérée à l’amour, qui nous fait le rechercher tout en le craignant et souvent en le fuyant.
Pour intense et vibrante qu’elle soit, portée comme une mélopée par la voix du dramaturge, la poésie ne suffirait pas à occuper l’espace, n’était la scénographie qui l’accompagne.